ACTUALITE DE LA LUTTE DES PEUPLES
JANVIER 2003
Le « négrito » qui hante l'Amérique latine
Curieux destin de Hugo Chavez, Président élu démocratiquement
du Venezuela en décembre 1998. Voilà un homme politique contesté par une
opposition - le parti de l'Action démocratique (social-démocrate) et le CPEI
(démocrate-chrétien) - laquelle a édifié l'une des sociétés les plus
corrompues de la planète. Ces deux partis n'ont récolté qu'à peine 9 % de
voix à eux deux lors du scrutin présidentiel de 1998. Mais voilà, le tort de
Chavez est de vouloir édifier une société éloignée du modèle libéral. Qui
plus est, étant à la tête d'un pays classé deuxième exportateur mondial, il
s'est mis dans la tête de réduire les inégalités sociales et d'utiliser les
revenus pétroliers au profit des démunis. Avril 2002, Chavez est l'objet d'une
tentative de coup d'Etat. Mais le petit peuple qui s'identifie au « négrito »
envahit les rues de Caracas et, avec l'aide de l'armée, fait échouer le coup
d'Etat. Grand seigneur, Chavez pardonne aux auteurs du coup d'Etat.
Mais depuis le 2 décembre 2002, il fait face à une grève générale
paralysant le secteur pétrolier, grève décidée par le CTV (centrale
syndicale d'obédience sociale démocrate) allié au Fedecamaras (syndicat
patronal), soutenus par la Coordination démocratique (alliance des partis
d'opposition de droite et social- démocrate), à savoir les mêmes acteurs
sociopolitiques qui, en avril 2002, avaient appuyé la tentative de coup d'Etat.
Et comme Chavez n'est pas en odeur de sainteté à Washington, voilà que les
Etats-Unis apportent leur soutien à l'opposition vénézuélienne. Une nouvelle
fois, le petit peuple est sorti dans la rue aux cris de « No passaran ». Le
bras de fer se poursuit, l'armée est prête à intervenir pour briser une grève
qui paralyse le secteur pétrolier. Et si, pour l'heure, nul ne sait quelle sera
l'issue de cette crise, ce qui est sûr, c'est que Hugo Chavez n'est pas prêt
à céder à des adversaires prêts à livrer de nouveau les richesses du pays
à Washington !