MOUAMMAR KADHAFI A L’ONU :
CONTRE L'INJUSTICE DU MONDE
ET L’HYPOCRISIE DE L’OCCIDENT !

 

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dont on a oublié dans cette affaire de préciser qu’il était aussi le président en exercice de l'Union africaine et parlait au nom du continent africain, a profité ce 26 septembre de la tribune de l'ONU à New York pour prononcer une diatribe contre l'Occident, lors d'un discours-fleuve sur le thème de l'injustice du monde.

Pour sa première intervention à la tribune des Nations unies, ce 26 septembre 2009, Mouammar Kadhafi n’a pas pris de gant. Le dirigeant libyen, qui vient de fêter ses 40 ans à la tête de son pays, a fustigé sans réserve le fonctionnement du conseil de sécurité de l’ONU, divisés entre membres permanents (Etats-Unis, Angleterre, Japon, Russie, France) et non-permanents. « Le préambule de la Charte dit que toutes les nations sont égales qu'elles soient petites ou grandes », a-t-il déclaré sous les applaudissements de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique Latine.


Du haut de la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a soumis mercredi à une critique virulente le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité, rapporte le correspondant de RIA Novosti.

« Le Conseil de sécurité ne nous a pas procuré la sécurité mais la terreur et les sanctions », a poursuivi Mouammar Kadhafi, revêtu d'une tenue traditionnelle africaine de couleur marron, une broche noire aux contours de l'Afrique accrochée à sa poitrine. Et le dirigeant libyen – qui n’est pas « président » de la Libye, comme l’affirme erronément de nombreux confrères – de souligner que « 65 guerres » ont éclaté depuis la création de cette instance il y un peu plus de 60 ans.

Kadhafi s'en est pris en particulier à la domination exercée sur le Conseil de sécurité par ses cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) et à leur droit de veto, octroyé au aux membres permanents et qui, selon lui, « doit être supprimé. (…) Nous ne l'acceptons pas et nous ne le reconnaissons pas ».

Une position partagée, comme semblent l’ignorer les media occidentaux, par de nombreux pays du Tiers-Monde. La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, pour mieux représenter l'ensemble des pays membres de l'ONU, est aussi, exemple parmi beaucoup d’autres, une position partagée par le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui revendique depuis longtemps un siège permanent au sein de ce conseil.

« Le veto est contraire à la Charte de l'ONU, l'existence de membres permanents est contraire à la Charte », a-t-il lancé, brandissant le petit livre bleu contenant le texte fondateur des Nations unies et faisant mine de le déchirer.

« Le préambule de la Charte de l'ONU stipule l'égalité des nations, grandes et petites. Mais sommes-nous égaux au regard des sièges des membres permanents du Conseil de sécurité ? Le droit de veto contredit la Charte de l'ONU », a asséné le colonel.

« Le droit de veto ne figure pas dans la Charte de l'ONU. Si un pays empêche une décision acceptée par tous les autres, est-ce juste ? », a poursuivi le leader de la révolution libyenne.

Il a taxé d'injuste le système sous lequel les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU décident des destinées du monde entier. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU sont la Russie, les Etats-Unis, la République populaire de Chine (RPC), la Grande-Bretagne et la France.

Il a stigmatisé les grandes puissances, notamment les Etats-Unis, les accusant d'avoir déclenché de nombreux conflits depuis 1945 pour poursuivre leurs propres intérêts. Il a aussi souhaité que le siège de l'ONU soit réinstallé hors des Etats-Unis.

Le Colonel libyen qui a même menacé de se retirer a exigé que les prérogatives du conseil de sécurité doivent être transférées à l'Assemblée générale des Nations unies. « Vous êtes comme des décors, on se moquent de vous. Vous êtes faits pour prononcer seulement des discours et pas plus », s'est adressé le colonel libyen aux chefs d'état présents, qui l'ont vivement applaudi. « Ils ont besoin de nous s'ils veulent nous exploiter pour blâmer un pays faible, autrement dit, on nous marginalise, ils s'en foutent de nous (…) soit nous sommes égaux, soit nous nous retirons pour en créer une autre organisation (…) Nous ne pouvons pas accepter qu'on nous impose des sièges permanents, utilisés pour nous combattre ».

« Le conseil de sécurité n'a jamais condamné un de ses membres (…) Par le passé, nous l'avons accepté parce que nous étions bêtes, mais plus jamais maintenant. Il est hors de question d'accepter cet dictat », a ironisé le colonel libyen. « L'Afrique mérite un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies », a répété le colonel libyen sous les applaudissements. Le colonel libyen a proposé des sièges permanents au Conseil de Sécurité à toutes les organisations régionales comme les pays Non alignés, l'Union africaine, la Ligue arabe, la CEI, l'Union européenne, l'Amérique latine...

Enfin Mouammar Kadhafi a proposé le transfert du siège de l'ONU ailleurs en suggérant Pékin, New Delhi et pourquoi pas Syrte en Libye.

Dans son intervention, le colonel s’est plaint des tracasseries qu'ont rencontré certains chefs d'état pour arriver à New-York. « Certains chefs d'état m'ont informé de leurs difficultés à obtenir des autorisations d'entrée pour leurs délégués...un copilote d'un chef d'état empêché de rentrer en Amérique puisqu'il est persona non grata! Un garde corps d'un autre s'est vu refusé le visa ! Un chef d'état est arrivé sans son médecin empêché de l'accompagner ! (…) On se permet même de nous limiter le périmètre à ne pas dépasser lors de notre séjour à New-York ! Nous ne sommes pas dans la prison de Guantanamo », s'est insurgé le leader libyen


KHADAFI CONTRE TOUTES LES GUERRES
PROVOQUEES PAR LES GRANDES PUISSANCES

Kadhafi a proposé une enquête sur toutes les guerres provoquées par les grandes puissances comme en Irak et en Afghanistan. Il a posé les questions qui dérangent sur les circonstances de l'exécution de l'ex-président irakien Saddam Hussein. Qui a exécuté Saddam Hussein le jour de la plus grande fête musulmane ? Pourquoi étaient masqués les exécutants ? S'est interrogé le leader libyen.

A propos de l'Afghanistan et de l'Irak, il s'est demandé pourquoi ces pays ont été envahis et bombardé, « ils ne sont pour rien dans le 11 septembre, ce ne sont pas des talibans qui ont piloté les avions, ou des irakiens. Pourquoi continue-t-on à bombarder les Talibans (…) se faire bombarder c'est la preuve de la complicité et de l'inutilité de l'ONU ». Il a demandé la libération immédiate de l'ex-président panaméen Noriega, jugé et détenu aux USA après l’invasion de son pays, et a condamné l'invasion de panama par les Etats-unis d'Amérique.

A propos du conflit palestino-israélien, il a accusé le Monde occidental de haïr le peuple israélien et non le Monde arabe qui a apporté son soutien à ce peuple à l'époque où il était persécuté, selon le leader libyen. « Les Arabes, eux, ont abrité et protégé les Juifs à l'époque romaine et lors de leur expulsion d'Andalousie et à l'époque des fours crématoires de Hitler », a déclaré le colonel libyen. Il a aussi affirmé que les Arabes « ne ressentent aucune hostilité » envers les Juifs, leurs « cousins ».

« C'est vous qui haïssez les Juifs et êtes antisémites. C'est vous les génocidaires responsables de l'Holocauste et des fours crématoires en Europe », a-t-il lancé aux dirigeants européens présents dans la salle. On notera que la position de Kadhafi n’a rien à voir avec celle du président iranien, partisan, lui, des théories négationnistes niant le génocide.

Il a estimé que la solution à deux Etats pour résoudre le conflit israélo-palestinien n'était « pas pratique ». « Elle est même impossible et je vous prie de ne plus en parler », a-t-il dit, affirmant que la solution réside en un seul Etat démocratique pour les Juifs, les musulmans, les Palestiniens, les chrétiens et les autres, à l'exemple du Liban.

 

OBAMA VERSUS KHADAFI

Pour sa première apparition en 40 ans de pouvoir, le bouillant colonel, qui a fait attendre l'auditoire pendant plus de cinq minutes avant de monter à la tribune, a parlé pendant une heure et 35 minutes alors que les orateurs avaient été priés de ne pas dépasser les 15 minutes par le président de l'Assemblée, Ali Triki, un ancien ministre... libyen.

Il est vrai que le prédécesseur de Kadhafi, l'Américain Barack Obama, avait lui aussi dépassé cette limite, parlant pendant 40 minutes. La presse occidentale si prompte à dénoncer Kadhafi ne s’en est guère ému. Prié d'abréger à deux reprises, le « Guide » de la révolution libyenne a refusé, prenant justement prétexte du dépassement de temps d'Obama.

 

LA HAINE DE L’OCCIDENT

L’intervention de Kadhafi et les réactions qu’elle a suscitée illustrent le fossé sans cesse élargi qui sépare l’Occident du reste de la planète et dont le suisse Jean Ziegler rendait compte dans son livre « La Haine de l’Occident ».

Présenté comme un personnage folklorique et illuminé par la presse occidentale, que les tenues africaines du guide libyen dérangent dans un réflexe colonialiste, associé à la tribune de l’ONU au président iranien alors qu’il est en Afrique et en Méditerranée un facteur de stabilité et de paix et un partenaire de l’Ue, et est reconnu comme tel par les chancelleries européennes, Kadhafi a suscité les applaudissements de nombreux pays du Tiers-Monde, en particulier d’Afrique (bien loin du trublion décrit en Occident, Kadhafi est le père de l’actuelle Union Africaine, qu’il a impulsé dans les années 90, et est considéré par les masses africaines comme le « sage de l’Afrique »). Ce qu’ont oublié de montrer les media occidentaux.

« Les médias occidentaux n'ont rapporté que le côté folklorique de Kadhafi en passant sous silence le contenu de son discours se limitant à ironiser sur la séance où il déchire la charte des Nations Unies, acte pourtant extrêmement symbolique, commentait La Nouvelle Tribune (quotidien béninois). Seule France 24 en Arabe a dans son premier journal après le discours de Kadhafi, déclaré « Kadhafi a prononcé "un discours historique" devant l'Assemblée Générale des Nations Unies avant de se rétracter le journal suivant et de se mettre au diapason ; mais entre temps il y a eu un débat sincère, tandis que sur France 24 en français et sur les autres chaines françaises, Kadhafi est décrit comme "un terroriste" ; pourtant, même décousu, même improvisé, le discours de Kadhafi est réellement historique dans le sens où il met l'accent sur l'injustice dans le monde et les abus des grandes puissances qu'il juge de terroristes ».


SOMMET AMERIQUE DU SUD-AFRIQUE :
LULA, CHAVEZ ET KADHAFI PRONENT UN NOUVEL EQUILIBRE MONDIAL

Ce 27 septembre, à Porlamar, au Venezuela, Chavez et Kadhafi concrétisaient le discours de l’ONU prônant un nouvel équilibre mondial. Le président du Venezuela Hugo Chavez et son homologue libyen Mouammar Kadhafi ont lancé un appel à l'union de leurs deux régions pour établir un nouvel équilibre mondial, lors de la première journée du deuxième sommet Amérique du Sud-Afrique (ASA).

« Nous commençons à mettre en œuvre ce processus qui nous semble vital : l'union de l'Amérique du Sud et de l'Afrique », a déclaré le dirigeant socialiste vénézuélien, en ouverture de ce sommet rassemblant jusqu'à dimanche une trentaine de chefs d'Etats des deux régions dans l'île vénézuélienne de Margarita (nord-est).

« Le monde du XXIe siècle sera multipolaire. On ne parlera plus de monde bipolaire. L'Afrique sera un grand pôle du XXIe siècle. Elle commence déjà à l'être et l'Amérique du Sud aussi. Nous formerons de véritables puissances et notre union contribuera à l'équilibre du monde », a ajouté M. Chavez.

Le chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, toujours en quête de soutiens à sa croisade anti-impérialiste, a reçu l'appui de son grand allié libyen, qui a appelé à la création d'une « alliance du Sud ». « Nous avons nos droits, dont celui de créer nos organisations pour notre propre développement », a déclaré M. Kadhafi, président en exercice de l'Union africaine, évoquant notamment la création d'une « Otan du Sud » d'ici 2011.

Il a aussi prôné une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, pour mieux représenter l'ensemble des pays membres de l'ONU, une position partagée par le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui revendique depuis longtemps un siège permanent au sein de ce conseil.

« Il n'y a pas de défi mondial que l'Afrique et l'Amérique du Sud ne puissent affronter ensemble, ni de défi qui puisse être affronté sans l'Amérique du Sud et l'Afrique », a ajouté Lula.

Chavez, président du premier exportateur latino-américain de brut, a notamment proposé de travailler sur la création d'une compagnie publique plurinationale, chargée d'alimenter en carburant les deux régions, qu'il a baptisée « Petrosur ». Il a également confirmé sa volonté de construire une raffinerie en Mauritanie et a lancé l'idée d'en bâtir une autre en Guinée équatoriale.

Les présidents présents se sont par ailleurs mis d'accord sur la création d'un secrétariat de l'ASA et d'une réunion régulière d'un groupe de présidents pour étudier l'avancée des projets. L'organisation du prochain sommet en 2011 a en outre été confiée à la Libye.

Les chefs d'Etats ont également demandé le « retour immédiat au pouvoir » du président élu du Honduras Manuel Zelaya, renversé fin juin par un coup d'Etat soutenu par Washington (« le premier coup d’état d’Obama », affirmait alors RadioSur). Il a réussi à rentrer lundi dans son pays mais est depuis réfugié à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa.

Chavez a aussi profité de cette réunion pour annoncer la signature de l'acte de naissance officiel de son projet de Banque du Sud, qui est resté lettre morte depuis son lancement en grandes pompes fin 2007 par sept pays sud-américains. Il a également proposé aux dirigeants africains de créer à terme une banque bi-régionale. « Il faut placer la barre plus haut et que la coopération se concrétise davantage », a lancé le président vénézuélien.


SOMMET AMERIQUE DU SUD-AFRIQUE :
KADHAFI PROPOSE LA CREATION D'UNE « OTAN DU SUD »
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Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a aussi proposé ce 26 septembre la création d'une alliance militaire du Sud, calquée sur le modèle de l'Otan et sans objectifs « bellicistes », lors de la première journée du deuxième sommet Amérique du Sud-Afrique au Venezuela.

« Nous devons créer une Otan pour le Sud. Ce n'est pas une action belliciste. Nous avons nos droits, nous devons créer des organisations », de ce type, a déclaré Kadhafi, lors de ce sommet réunissant une trentaine de chefs d'Etats des deux régions dans l'île de Margarita (nord du Venezuela).

« L'Amérique du Nord est liée dans tous les domaines à l'Europe, alors qu'il y a un vide dans l'Atlantique Sud. Nous devons créer une alliance pour pouvoir garantir une action historique et stratégique qui permette de combler ce vide », a-t-il ajouté.

L'objectif du dirigeant libyen, président en exercice de l'Union africaine, est que cette alliance stratégique soit opérationnelle en 2011, lorsqu'il accueillera la troisième édition du sommet ASA. « Il faut commencer à travailler à la mise en place de ces projets afin qu'ils soient prêts d'ici deux ans. Si nous travaillons, nous y arriverons », a-t-il assuré.

(Sources : Service de Presse du MEDD, Ria Novosti, Jana, AP, AFP, EIPA, La Nouvelle Tribune, La Croix)


PERSPECTIVES :
UN LIVRE A LIRE POUR UNE MEILLEURE VUE DU DOSSIER OCCIDENT/TIERS-MONDE

Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation de 2001 à 2008, Jean Ziegler est aujourd'hui membre du comité consultatif du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Professeur émérite de sociologie à l'Université de Genève, il a consacré l'essentiel de son œuvre à dénoncer les mécanismes d'assujettissement des peuples du monde. Récemment : Les Nouveaux Maîtres du monde (2002) et L'Empire de la honte (2005).

Dans son dernier livre, le militant de la cause des peuples suisse Jean Ziegler relaie la colère du Sud.

Avec « La haine de l'Occident » publié chez Albin Michel, il explique pourquoi les prises d'otages et les meurtres d'expatriés se multiplient en Afrique, et au Nigeria en particulier.

Où qu'il aille, dans l'exercice de ses fonctions internationales, Jean Ziegler est frappé par l'hostilité de principe que les peuples du Sud manifestent à l'endroit de ceux du Nord. Jusqu'à rendre parfois impossible l'adoption de certaines mesures d'urgence en faveur des plus démunis. Dans ces conditions, localiser les racines de la haine que le Sud voue désormais à l'Occident, et réfléchir aux moyens propres à l'extirper, est devenu une question de vie ou de mort pour des millions d'hommes, de femmes et d'enfants à la surface du globe. Comment contraindre le nouvel ordre du capitalisme mondialisé à cesser de soumettre le reste du monde à sa domination meurtrière, comment conduire l'Occident à assumer ses responsabilités ?

Comment faire en sorte qu'au Sud, l'horizon de l'état de droit ne soit pas récusé du fait des injustices qui sont commises en son nom ? Dans quelles conditions, le dialogue peut-il être renoué ? Des réponses sont apportées à ces questions au long d'un parcours documenté, riche en expériences de terrain – du Nigeria à la Bolivie, des salles de conférences internationales aux villages les plus déshérités de la planète –, sur un mode toujours vibrant et engagé.

LE TEMPS (Genève) analysait le livre du suisse turbulent : « Jean Ziegler remet ça. Dans le pur style qui est le sien – franc, provocateur et aguichant, le militant genevois vient de publier une diatribe au titre de La haine de l'Occident. Il n'y étale pas la misère du monde, mais relève ses conséquences. Selon lui, la haine habite aujourd'hui une grande majorité des peuples et agit comme une force mobilisatrice puissante dans les pays du Sud. « Elle n'est en aucun cas pathologique ; elle inspire au contraire un discours structuré et passionnel. Elle paralyse les Nations unies et les négociations internationales », écrit-il. L'auteur explique sa motivation : « Mon livre voudrait déterrer les racines de cette haine ; il voudrait aussi explorer les voies de son dépassement ».

Passons sur les raisons historiques qui sont la mémoire blessée par la traite et le colonialisme ainsi que sur la domination politique et économique d'une minorité de la population mondiale (13%) sur la grande majorité ».

Jean Ziegler se rebelle contre les fausses promesses et le double langage. « On met 1700 milliards de dollars pour sauver les banques alors que les Objectifs du Millénaire fixés par l'ONU et qui veulent réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015 ne seront pas atteints faute d'argent », a hurlé Jean Ziegler en présentant son livre à l'antenne de la RADIO ROMANDE. « Sur une planète qui regorge de richesses, un enfant de moins de dix ans meurt toutes les cinq minutes », s'insurge-t-il dans La haine de l'Occident.

Les arguments ne sont pas nouveaux. Mais Jean Ziegler a le mérite de les avoir rassemblés, de montrer l'ampleur de cette haine bien réelle et surtout de lancer un appel pour pouvoir la dépasser.

 

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