LIBYA NEWS & FACTS

 

Press review in English and French over Libya, Direct Democracy and Mommar Gaddafi action / Revue de presse en Anglais et Français sur la Libye, la Démocratie Directe et l’action de Moammar Kadhafi
Issued since 1996 by the CEREDD (European Studies and Research Center over Direct Democracy) / Editée depuis 1996 par le CEREDD (Centre Européen de Recherches et d’Etudes sur la Démocratie Directe)

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EDITORIAL de "LIBYA NEWS & FACTS" DU 02 AOUT 2004

CRISE AU SOUDAN SUR FOND DE GUERRE CIVILE ET DE PETROLE :
LES ETATS-UNIS SE PREPARENT A AGRESSER UN NOUVEL ETAT ARABE

Air déjà entendu : « Génocide en cours », « épuration ethnique », « demande d’intervention militaire américaine sous couvert de l’ONU », « devoir d’ingérence »Le Kosovo me dites-vous ? Et non, cette fois ce n’est pas la province serbe comme en 1999, mais celle du Darfour au Soudan. La propagande occidentale manque décidément d’imagination…

Et l’impérialisme yankee, pas encore suffisamment échaudé par son enlisement en Irak face à une Résistance ba’athiste pugnace, ne manque pas lui d’appétits néo-colonialistes !

Au moment même où Washington entend frapper à nouveau le Vietnam avec le « Vietnam Human Rights Act » (1), quelques  semaines après les sanctions économiques du « Syrian Accountability Act » (2) qui visent Damas, les USA préparent une nouvelle agression contre un nouvel Etat arabe, le Soudan.

Le prétexte, gonflé à outrance, est la guerre civile qui divise de façon endémique le Soudan, Etat arabe et musulman, mais dont le Sud abrite une forte minorité chrétienne, depuis quatre décennies. La province soudanaise du Darfour est en proie, selon l’ONU – dont on ne dénoncera jamais assez le contrôle et l’instrumentalisation par les USA, à la « pire crise humanitaire en cours dans le monde », provoquée par le conflit entre des milices arabes pro-gouvernementales – les milices Djandjaouids – et deux rébellions locales, qui dénoncent la « marginalisation » de leur région. Ce conflit, nous-dit l’ONU, « pourrait – admirez le conditionnel ! – avoir fait entre 30.000 et 50.000 morts depuis un an et demi ». « Environ 1,2 million de personnes auraient été chassées de leurs foyers depuis le début du conflit, dont 200.000 se sont réfugiées au Tchad voisin ».

A noter un premier mensonge de la propagande occidentale : si l’une des deux rébellions locales est chrétienne – le « Mouvement/Armée de libération du Soudan » (MLS) –, l’autre – le « Mouvement pour la justice et l’égalité » (MJE) – est en fait elle-même arabo-musulmanne, de nature islamiste, et soutenue en sous-main par l’ancien idéologue du régime de Khartoum, El Tourabi. « Le Darfour est aussi le reflet des luttes de pouvoir internes à Khartoum, les rebelles étant aiguillonnés par l’opposant islamiste Hassan el-Tourabi, aujourd’hui emprisonné et en grève de la faim », commente LE FIGARO. « Tourabi dirige en sous-main la rébellion du Darfour, apparue au printemps 2003. Ce n’est pas la première dans cette région, où les ethnies « noires » s’estiment marginalisées. Pour la contrer, le pouvoir manipule les tribus « arabes » de la région. Plus islamiste qu’Arabe, Hassan el-Tourabi plaide pour un retour à un gouvernement islamiste où se trouveraient à égalité tous les Soudanais musulmans, quelle que soit leur origine ».

Le ministre soudanais, Moustafa Osman nie par ailleurs l’idée selon laquelle le conflit opposerait des Arabes et des Noirs musulmans. « Il y a des mariages mixtes, on ne sait pas qui est qui, et le Darfour a toujours été une région de guerres entre éleveurs et agriculteurs », résume le ministre.

LES DERNIERES NOUVELLES D’ALSACE, un quotidien français, apporte d’intéressantes confirmations, qui réfutent les mediamensonges de la propagande occidentale : « Avouons-le, la carte de l’Afrique est largement inconnue. Ses peuples encore plus. Quant à ses régions, elles sont si pauvres qu’on les a oubliées (…) (le Darfour est) Une région de l’Ouest soudanais, grande comme la France, semi-désertique où des populations plus ou moins sédentarisées font face à d’autres, plus ou moins nomades ! Les « Arabes » des milices « djandjawid » massacrent les « Africains », avec la complicité du gouvernement de Khartoum, croit-on. En fait, un raccourci simpliste : il n’y a pas d’ « Arabes » mais que des Africains musulmans des deux côtés, dont des factions en guerre entre elles ou en rébellion ouverte contre le gouvernement central. Le terme de « génocide », tel qu’il a été employé au Congrès américain, n’est pas approprié ». L’éditorialiste de DNA y dénonce au passage l’hypocrisie de l’ONU et de ses maîtres occidentaux : « On ne peut être plus hypocrite. Comme si le monde n’avait rien retenu des leçons « africaines » du passé. Rien du génocide au Rwanda en 1994, dont on a commémoré, avec forces indignations et discours de circonstance, le dixième anniversaire. Rien, non plus, des massacres au Congo. D’ailleurs, ils continuent dans l’indifférence générale… »

Les autorités soudanaises ont démenti qu’un génocide soit en cours dans la région occidentale du Darfour. Le gouvernement soudanais a ainsi qualifié ce qui se passe au Darfour de « crise humanitaire provoquée par des combats qui n’ont pas été initiés par le gouvernement soudanais ». « Ce qui se passe au Darfour n’est pas un génocide », déclare pour sa part le ministre soudanais des Affaires étrangères, Moustafa Osman Ismaïl, dans un entretien publié par le quotidien belge DE STANDAARD.

Il y a quelques jours, le Congrès des Etats-Unis a adopté une résolution dénonçant un « génocide perpétré par des milices arabes contre la population noire ».

« C’est préjudiciable », dit de cette motion le chef de la diplomatie soudanaise, en tournée diplomatique dans les capitales européennes. « L’Union Africaine a conclu qu’il n’était pas question d’un génocide. J’ai davantage confiance dans son jugement », poursuit-il. Moustafa Osman Ismaïl ajoute avec justesse que les Etats-Unis sont en pleine année électorale. « Des députés des deux partis visent l’électorat noir et se présentent comme les protecteurs des intérêts africains », souligne-t-il.  Khartoum, se défend le ministre dans le quotidien belge, a entrepris des « efforts sérieux » pour rectifier la situation et des progrès ont été obtenus en matière de sécurité et d’aide humanitaire. « Plus de cent membres des milices Djandjaouids ont été arrêtés », assure-t-il. « Ce que nous faisons est juste, et nous continuerons de le faire ».

Thierry Allafort-Duverger, de MSF, dans un entretien avec LE FIGARO, précise lui aussi qu’il s’agit d’ « un drame humanitaire mais pas un génocide ». Il ajoute que « les motifs qui ont poussé les élus américains sont délicats et il y a sans doute des raisons de politique intérieure. Pour nous, en regardant les analyses et les faits, il n’y a pas de génocide en cours au Darfour. On a tendance de nos jours à galvauder ce terme et on assiste à une distorsion propagandiste qui ne peut que nuire aux secours ».

Depuis la mi-juillet, les capitales occidentales ont augmenté la pression sur Khartoum, évoquant la possibilité d’une intervention militaire pour faire face à la situation humanitaire au Darfour. La Grande-Bretagne et l’Australie – les fidèles valets anglo-saxons de Washington – se sont déclarées prêtes à envoyer des troupes.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne, une fois de plus satellisée à Washington, réunis ce 26 juillet à Bruxelles, ont eux « appelé l’Onu à brandir la menace de sanctions si Khartoum ne remplit pas rapidement ses obligations pour désarmer les milices accusées de perpétrer des exactions au Darfour ». « Il n’y a aucune indication que le gouvernement du Soudan ait pris des mesures concrètes et vérifiables pour désarmer et neutraliser les milices armées, y compris les djandjawids », ont affirmé les chefs de la diplomatie des 25 dans des conclusions adoptées à l’issue de leur réunion, en se déclarant « extrêmement préoccupés ». Les ministres ont ainsi incité « le Conseil de sécurité de l’Onu à adopter une résolution sur d’autres mesures à prendre, y compris l’imposition de sanctions si le gouvernement du Soudan ne respecte pas immédiatement ses obligations et ses engagements ».

Malgré les critiques formulées dernièrement à l’encontre de Khartoum, le Soudan a demandé au numéro un libyen, le colonel Moammar Kadhafi, devenu le sage de l’Afrique et le spécialiste de la résolution de ce genre de conflit sur le continent noir, de parrainer des négociations de paix sur le Darfour, alors qu’une délégation libyenne formée par les ministres de l’Intérieur, Abdel Rahim Mohammed Hussein, et de l’Agriculture, Majzoub al-Khalifa Ahmed, se trouve dans la capitale soudanaise en cette fin juillet. Les deux ministres étaient porteurs d’un message en ce sens du président soudanais Omar al-Béchir. L’Union Africaine avait parrainé des négociations à Addis-Abeba entre Khartoum et les rebelles du Darfour, mais les deux belligérants se sont séparés le 18 juillet sans résultat. Les deux groupes rebelles du Darfour, le MJE et le MLS, ont quitté la capitale éthiopienne après leur refus d’entamer des négociations directes tant que le gouvernement soudanais n’aura pas accepté de concrétiser leurs demandes, liées notamment à la démilitarisation du Darfour et à la traduction des criminels de guerre devant la justice.

La Libye, fer de lance de l’Unité et de l’indépendance africaine, est « hostile à toute présence militaire non africaine au Darfour », comme vient de le rappeler le chef de la diplomatie libyenne Abdelrahmane Chalgham. Le Darfour, précisons le, est une région soudanaise frontalière de la Libye.

Abdelrahmane Chalgham  a déclaré que la crise du Darfour était « très dangereuse » et critiqué « l’escalade dans les discours américain et occidental » au sujet de cette région. « Nous refusons toute présence militaire étrangère là-bas (au Darfour), hors du cadre de l’Union africaine (UA) », a aussi dit M. Chalgham lors d’une conférence de presse à Tripoli, avertissant qu’un déploiement de troupes étrangères dans cette région rendrait la situation « explosive ». Il  a ajouté avoir dit à l’adjoint du président soudanais Omar al-Béchir, Moubarak al-Fadil al-Mahdi, qu’il « revenait à l’Union africaine de jouer un rôle central dans (un règlement de) la crise ».

Le chef de la diplomatie a expliqué que « le Darfour était situé à la frontière libyenne et, par conséquent, la sécurité de cette région touche à la sécurité nationale de la Libye ». Il a ajouté que son pays était « prêt à participer à la mission d’observateurs africains au Darfour et est aussi disposé à assurer leur protection ».

Des observateurs de l’UA sont déjà déployés dans la région du Darfour, qui couvre trois Etats de l’Ouest soudanais, pour surveiller le fragile cessez-le-feu conclu par les belligérants. Une intervention occidentale reviendrait à envoyer non des pompiers mais bien des incendiaires. Une situation déjà vue au Kosovo depuis 1999.

En toile de fonds de la crise du Darfour, il y a l’élection présidentielle américaine. « En pleine campagne électorale, George Bush ne peut se laisser accuser d’indifférence » rappelle LE FIGARO. « Les Etats-Unis ont mené ce week-end d’intenses conversations diplomatiques sur la crise du Darfour (…) Adam Ereli, porte-parole adjoint au département d’Etat, a souligné que les Etats-Unis blâmaient directement le gouvernement soudanais pour cette crise (…) L’Administration Bush est elle-même soumise à la pression du Congrès, qui a adopté à l’unanimité, la semaine dernière, une résolution qualifiant de « génocide » les atrocités commises au Darfour contre la population civile et appelant les Etats-Unis à agir d’urgence, y compris, éventuellement, de manière « unilatérale » ».

Mais la crise soudanaise, artificiellement gonflée par Washington et ses valets politiques et médiatiques occidentaux, ne s’explique pas uniquement par les gesticulations suscitées par l’élection présidentielle américaine.

Elle a aussi et surtout pour toile de fonds le Pétrole, les richesses minières du Soudan et les intérêts menacés des multinationales occidentales.

Le « Parti communiste du Soudan » rappelait récemment dans une déclaration que « L’exportation de pétrole, d’or et d’autres minerais a fait du Soudan une des régions où a lieu un conflit international dont le pétrole et d’autres matières premières sont l’enjeu. Les monopoles américains ont vu avec inquiétude l’entrée de la Chine et de la Malaisie sur le marché pétrolier soudanais, qui était auparavant dominé par la société américaine Chevron. Après les événements du 11 septembre 2001 et la participation du gouvernement du Front islamique national à la guerre américaine "contre le terrorisme", les monopoles américains se préparent à retourner vers le marché soudanais. Cela fait partie de leur plan de domination du pétrole africain, du Tchad à l’Angola, en passant par les Grands Lacs. C’est pourquoi les Etats-Unis ont pris l’initiative d’arrêter la guerre au Soudan et de stabiliser la région pétrolière au sud de notre pays. La "démocratie" et les "réformes démocratiques" n’étaient qu’une affaire de second ordre. Les Etats-Unis ont leurs intérêts et leurs calculs. Notre peuple a ses intérêts ».

Comme partout ailleurs, l’impérialisme yankee obtient pour réponse légitime une radicalisation du Soudan. Face à la rapacité néocoloniale américaine, Khartoum se mobilise aussi pour résister à une intervention étrangère.

Le Soudan a décrété la mobilisation générale « politique et stratégique » dans tous les corps de l’Etat, en affirmant qu’il entendait résister à toute tentative d’intervention de forces internationales au Darfour, a annoncé ce 27 juillet un ministre soudanais.

« Le gouvernement a décidé de décréter la mobilisation générale politique et stratégique de toutes les institutions », a déclaré le ministre de l’Agriculture et chef de la délégation aux négociations avec les rebelles du Darfour, Majzoub al-Khalifa Ahmed, à l’issue d’une réunion extraordinaire du gouvernement soudanais. « Le gouvernement a par ailleurs décidé de résister avec force à toutes les résolutions appelant à l’envoi de troupes internationales au Darfour ». « A partir de maintenant, le gouvernement va durcir sa position contre toute intervention étrangère au Darfour », a poursuivi le ministre soudanais. Il a averti que le « gouvernement traitera de manière appropriée tout soldat (étranger) qui mettra le pied au Soudan », ajoutant que la mobilisation commencera par des réunions avec les partis politiques, « aussi bien les alliés que les opposants, afin d’unifier le front intérieur ».

La mobilisation générale comprendra des manifestations de protestation contre une éventuelle intervention étrangère, a aussi dit M. Ahmed.

L’attitude de l’ONU a en effet de quoi inquiéter Khartoum. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté ce 30 juillet par 13 voix sur 15, avec deux abstentions, une résolution – la résolution n° 1556 – mettant en demeure le Soudan de mettre fin dans les 30 jours aux atrocités dans sa province du Darfour sous peine de sanctions. Les deux abstentions sont la Chine et le Pakistan. Avant le vote, le numéro deux de la mission chinoise, Zhang Yishan, a expliqué son abstention en déplorant que la menace implicite de sanctions contre le gouvernement soudanais ait subsisté dans la version finale de la résolution, plusieurs fois amendée. « Ces mesures envisagées ne peuvent aider à la résolution de la situation au Darfour et ne feront que la compliquer », a-t-il dit.

Le texte adopté a nécessité plusieurs jours d’intenses discussions. La résolution finale ne comporte pas la mention explicite d’une menace de « sanctions » à l’encontre du Soudan, la présence de ce mot dans le texte initial ayant suscité les réserves de sept pays. Mais la menace subsiste de manière implicite car le Conseil « déclare son intention d’envisager de prendre d’autres mesures, y compris celles prévues par l’article 41 de la Charte des Nations unies, à l’encontre du gouvernement soudanais en cas de non-respect des dispositions » de la résolution. Or, l’article 41 est celui qui habilite le Conseil à prendre contre un pays « des mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée », c’est-à-dire des sanctions. Ce point a été souligné sans équivoque par de nombreuses délégations à l’Onu.

En réponse, Khartoum a fait part de « son profond regret » face à ce qu’il considère comme une décision prématurée du Conseil de sécurité qui, en outre, ne tiendrait pas compte du « contexte régional » de la situation. Pour Khartoum, le Conseil de sécurité a délibérément ignoré les efforts entrepris par le gouvernement soudanais, par l’Union africaine et par la Ligue arabe. « Le Soudan regrette que le Conseil de sécurité (...) ne se soit pas saisi de la question des milices rebelles dont les opérations militaires continuent d’être un obstacle à l’aide humanitaire », a ajouté le ministre de l’information.

Néanmoins, le gouvernement soudanais a finalement annoncé ce 31 juillet qu’il se conformerait à ce texte, mais à contrecoeur. « Bien que nous n’aimions pas la résolution, nous sommes déjà engagés à l’application de ses mesures sur la base de l’accord qui avait été conclu avec le secrétaire général (de l’ONU) Kofi Annan », a déclaré le ministre adjoint pour les affaires étrangères, Naguib Al-Kheir Abdel Wahab. Abdel Wahab faisait référence à un accord intervenu entre les autorités de Khartoum et les Nations unies le 3 juillet à l’occasion de la visite au Soudan de M. Annan. Cet accord stipulait que le gouvernement soudanais s’engageait à éliminer tous les obstacles bureaucratiques entravant l’acheminement de l’aide humanitaire aux déplacés et à assurer la sécurité de la population civile dans cette région. Le Soudan avait également promis que les autorités soudanaises arrêteraient et jugeraient les personnes impliquées dans des massacres au Darfour, région en proie à la guerre civile depuis début 2003. « La plupart des mesures dans la résolution sont déjà traitées dans l’accord qui a été conclu avec M. Annan », a insisté le ministre, assurant que la résolution avait été « votée par le Conseil de sécurité en urgence, alors qu’il n’y a rien de nouveau dedans ». Abdel Wahab s’est en outre plaint du fait que l’accord conclu avec M. Annan donnait 90 jours au Soudan pour maîtriser la crise dans la région, alors que la résolution votée vendredi par 13 voix sur 15 par le Conseil de sécurité de l’ONU fixait ce délai à 30 jours.

« Contrairement à Israël qui rejette les résolutions de l’ONU, nous allons appliquer la résolution. Nous avons accepté la résolution, avec regret, car n’avons pas d’autre alternative », a aussi déclaré l’ambassadeur soudanais en Ethiopie.

Le vote de la résolution n° 1556, sur pression des USA, alors qu’un accord était conclu depuis le 3 juillet par l’ONU, qui renie donc celui-ci, démontre que les Nations-Unies ne sont qu’un instrument aux mains de Washington.

Le Congrès américain tente cyniquement d’exploiter la crise pour des objectifs politiques et électoraux intérieurs, en appelant à une intervention militaire directe. Le gouvernement américain, lui, manipule l’ONU et entend préparer une nouvelle guerre du pétrole. On peut donc craindre que Washington n’hésite pas à frapper militairement à nouveau un Etat arabe.

Le gouvernement de Khartoum est partagé entre modérés et radicaux. Parmi ceux-ci, fort de l’expérience de l’agression contre l’Irak ba’athiste, on ne se fait guère d’illusion et on se prépare à la guerre. L’armée soudanaise considère en effet la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Darfour comme une « déclaration de guerre », a déclaré son porte-parole, cité, ce 2 août, par le quotidien officiel AL-ANBAA. « La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question du Darfour est une déclaration de guerre contre le Soudan et son peuple », a déclaré le général Mohamed Béchir Souleimane. « L’armée soudanaise est maintenant prête à faire face aux ennemis du Soudan sur terre, sur mer et dans le ciel », a ajouté le porte-parole. Il a en outre estimé que le délai de 30 jours défini par la résolution n’était qu’une « période préparatoire » pour lancer la guerre contre le Soudan. Le Soudan « est visé par des forces étrangères », a encore affirmé le général Souleimane, qui accuse les Etats-Unis et d’autres forces occidentales de se préparer pour attaquer militairement le Soudan après l’échec des sanctions économiques et des boycotts diplomatiques imposés à Khartoum. La « virulente » campagne contre le Soudan fait partie de « la guerre psychologique contre nous », a aussi ajouté le général Souleimane.

A Khartoum on a retenu les leçons de l’Irak et adopté, semble-t-il, la tactique prônée par Saddam Hussein dès avril 2003, à savoir le refus de la confrontation militaire classique et l’adoption de la guerilla, cette guerre asymétrique qui fait trembler la superpuissance yankee.  Le général Souleimane a averti que son pays livrerait une guerre sainte contre les forces d’invasion. « Nous n’accueillerons pas les Américains avec des fleurs ou avec des drapeaux blancs, mais nous sommes prêts à les combattre d’une manière qui sera divulguée le moment venu », a-t-il affirmé. Il a appelé les médias soudanais à préparer le peuple à « une guerre non conventionnelle ».

Au cœur des Années 60, Che Guevara appelait à la création de « un, deux, trois, mille Vietnam » L’arrogance et la rapacité néocoloniale des Etats-Unis les conduisent d’eux-mêmes dans un nouveau bourbier !

 

Luc MICHEL
(Sources : LE FIGARO, DE STANDAARD, JANA, AFP, REUTERS) 

Notes :

(1) Lire : « LES ASSASSINS REVIENNENT TOUJOURS SUR LE LIEU DE LEURS CRIMES : L’IMPERIALISME YANKEE FRAPPE A NOUVEAU LE VIETNAM ! », PCN-INFOS HEBDO, 27 juillet 2004.

(2) Lire : « SANCTIONS YANKEE CONTRE LA SYRIE BA’ATHISTE : "UNE DECISION ISRAELIENNE DANS LA FORME, DANS LE FOND, DANS LE CONTENU ET DANS LE TEMPS" ! », PCN-INFOS HEBDO, 13 mai 2004

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